L'Institution et Louis Querbes — Institution Louis Querbes

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L'Institution et Louis Querbes

Les Clercs de Saint Viateur et le Père Louis Querbes
Les CSV quelle pédagogie et quel accompagnement sous l'inspiration de Louis Querbes, notre Fondateur?

 

SA VIE. Louis Querbes est né en 1793, en pleine Révolution Française. Il a été baptisé le lendemain de sa naissance.

En 1805, nous le voyons inscrit à l’Ecole cléricale de Saint Nizier. C’était une espèce de « Petit séminaire ». Dans ce milieu scolaire et religieux, un peu spécial, Louis a pu faire des solides études.

Vers 1810, le curé de Saint Nizier le confia, ainsi que d’autres camarades, à Guide-Marie Deplace, savant éducateur de personnes sélectes. Homme d’une culture très solide, professeur de rhétorique et de philosophie. Avec lui, Louis Querbes réalisa brillamment des études qui équivaudraient aujourd’hui à deux années avant l’entrée à l’Université. Louis reçut de lui un enseignement personnalisé qui lui a permis de développer tous ses talents. En 1812, il reçoit le diplôme de Bachelier, qui sanctionne de bonnes études classiques. La même année de 1812, il rentre au Séminaire de Saint Irénée.

LE P. QUERBES EDUCATEUR. Le P. Querbes avait fini ses études de théologie, mais comme il n’avait pas encore l’âge pour être ordonné diacre, il quitte le séminaire pour aller enseigner à l’Ecole cléricale de Saint Nizier.

Après son ordination sacerdotale en 1816, il fût nommé en 1817 vicaire à la paroisse de Saint Nizier et responsable de l’école cléricale.

En 1822, il est nommé curé de Vourles, C’était une paroisse qu’il fallait refaire matériellement mais aussi moralement. Le curé de Vourles était conscient que seule la formation humaine et religieuse réussirait à créer un esprit, une mentalité, une vie. Le P. Querbes s’engage à faire tout son possible pour trouver une bonne direction pour son école paroissiale. {Pierre Magaud, ex-lassallien, neveu du Maire de Vourles}

L’INTUITION DU P. QUERBES. La première intuition fondatrice du P. Querbes a été de créer un centre de formation et une société d’instituteurs chrétiens pour les écoles paroissiales. Les instituteurs recevraient une formation pédagogique pour « apprendre à éduquer les enfants et à diriger les écoles » et une formation religieuse pour la pastorale paroissiale dans le but « d’appuyer et seconder les curés des paroisses ».

Le P. Querbes s’appuie sur le milieu culturel de l’époque en plein essor : il ouvre des écoles, il entre en contact avec le ministère de l’Instruction Publique pour la reconnaissance de ses écoles, il publie des manuels scolaires, il élabore une méthode de lecture, il écrit aussi un manuel de pédagogie : le Directoire des Clercs de Saint Viateur (Congrégation Fondée par le P. Louis Querbes).  

Le P. LOUIS QUERBES FORMATEUR. Le thème de la formation des instituteurs l’occupe et le préoccupe. Le Père Querbes était pour une éducation intégrale qui lie inséparablement la formation humaine et la formation chrétienne. A l’époque du P. Querbes, les élèves avaient un programme d’études réduit: apprendre à lire, à écrire et à chiffrer, et on apprenait à lire dans ce qu’on pouvait.

En 1836 le P. Querbes met entre les mains des Catéchistes Le Directoire du Clerc de S. Viateur. L’ouvrage se divise en deux parties: la  deuxième partie, qui fait la moitié du volumen, constitue le manuel de pédagogie proprement dit avec ses deux sections consacrées à l’éducation et à l’enseignement.

Dans le Prologue, nous lisons: “Former le coeur et l’intelligence des élèves qui vous sont confiés; voici les deux parties qui doivent constituir toute bonne formation des jeunes: l’éducation et l’instruction”

C’est un livre qui se veut, avant tout, pratique; il évite donc le discours général pour aller au concret: comment organiser la semaine, la journée de classe, tenir le journal de classe, faire un exercice de lecture, enseigner le catéchisme, etc...   

Voici quelques conseils avisés qu’il donne aux enseignants, glanés dans ses écrits :

  • Il faut savoir qu’il vaut mieux éviter que corriger après.
  • Pour avoir de l’autorité il faut savoir se maîtriser devant les situations difficiles.
  • Personne ne doit se considérer dispensé de la préparation des cours.
  • Tu finiras épuisé si tu te voies obligé de donner des cours au milieu de la pagaille et du désordre.
  • La discipline est l’âme de l’école, elle assure l’ordre, le silence, la propreté, la bonne tenue. Elle est la garantie des fortes études, la gardienne et la sauvegarde des bonnes mœurs ; elle inspire le bon esprit, la docilité, le respect, la responsabilité, l’affection.
  • Chacun porte avec lui la bonne ou la mauvaise discipline. Un mauvais maître ne peut pas avoir une bonne discipline.
  • Il ne faut pas parler ni trop vite ni trop fort ; ainsi tu seras moins fatigué et mieux écouté.
  • Il ne faut pas multiplier ni les ordres ni les interdits... Ce que tu permets aujourd’hui il ne faut pas l’interdire demain.
  • Si tu es craint par tes élèves, tu seras obéi mais seulement dans leurs actes... Les enfants sont de bons juges et ils aiment l’ordre... Il faut avoir discrètement les yeux sur tout.            

L’EDUCATEUR VIATORIEN

  • L’éducateur viatorien fait confiance à l’homme, en sa capacité d’être l’acteur principal de sa propre histoire et de vivre sa propre aventure sans imiter qui que ce soit.
  • Malgré les problèmes de la jeunesse, l’éducateur viatorien doit accompagner l’élève pour qu’il arrive à découvrir sa propre vocation et connaître ses aptitudes afin d’affronter, avec succès, l’aventure de trouver sa place dans la société où il vit.  
  • Les jeunes sont capables de beaucoup de choses lorsqu’ils trouvent un environnement propice et qu’ils sont motivés à aller de l’avant et à trouver des raisons de vivre et de croire aux richesses enfouies au-dedans d’eux. Croire aux élèves c’est avoir la capacité de recommencer très souvent.
  • L’éducateur viatorien est un homme d’un zèle ardent et désintéressé.
  • C’est une expression propre au P. Querbes. Le « zèle », dans le langage d’aujourd’hui et dans le sens positif du terme, est une force intérieure qui nous pousse à promouvoir le bien de nos élèves. Un éducateur plein de zèle est celui qui montre un intérêt particulier pour ses élèves ; il écoute, oriente, suggère, répond aux questions, cherche des solutions, les accompagne selon leurs besoins.
  • Pour cela, il essaye de connaître chaque élève de façon individuelle : il connaît sa situation familiale (dans la mesure du possible), ses qualités, ses défauts et ses potentialités et, de façon particulière, ses difficultés, pour l’aider à les surmonter et/ou à les intégrer. Il aide aussi les élèves dans la recherche d’une orientation vocationnelle ou professionnelle. La force de l’éducateur viatorien réside dans ses qualités humaines et professionnelles, car le pédagogue est une personne qualifiée qui a acquis la maîtrise de ce qu’il enseigne.

L’EDUCATEUR VIATORIEN A A COEUR DE:

  • Faire régulièrement une planification de l’activité professionnelle et se consacrer aux travaux d’enseignant avec générosité. Il est pleinement conscient du service qu’il rend à la société, satisfait de faire les choses comme il faut et améliore toujours son rendement dans le travail à travers la formation permanente.
  • Contribuer à la dignité de la profession d’enseignant par la prise en compte de ses propres responsabilités. Faire respecter les droits de la profession d’enseignant.
  • Cultiver, dans la mesure du possible, la solidarité dans sa profession et maintenir une attitude critique dans son activité professionnelle pour garantir un perfectionnement constant.

L’EDUCATION EST, ESSENTIELLEMENT UNE OEUVRE DE COEUR.

Ainsi, le signe distinctif de l’éducateur viatorien est l’amour aux élèves. Pour éduquer un enfant ou un jeune il faut l’aimer.

Nos relations avec les élèves doivent être basées sur le respect mutuel. Pour être respectés des élèves, nous devons avoir un langage simple et courtois, un comportement digne à l’école comme en ville, une affection et un dévouement désintéressé ainsi qu’une autorité naturelle (P. Querbes : Le Directoire des C.S.V.) et nous pouvons aussi, dans la mesure du possible, apporter à notre enseignement le poids du témoignage chrétien de notre vie, car une jeunesse sans père est une jeunesse sans repère.

L’EDUCATEUR DOIT ETRE UN EXEMPLE POUR SES ELEVES :

  • Etablir avec les élèves une relation de confiance exigeante, compréhensive et gratifiante, pour accroître l’auto estime dont l’élève a besoin pour grandir, ainsi que le respect envers les autres et la capacité de travailler en groupe en acceptant les différentes façons d’être et d’agir.
  • Travailler pour que les jeunes et les enfants deviennent des adultes autonomes qui contribueront positivement à la construction de la société.
  • Traiter les élèves de façon équitable, sans montrer une préférence pour quelque motif que ce soit.
  • Ne pas endoctriner idéologiquement et respecter à tout moment la dignité de l’élève et la fragilité de son esprit, en accord avec la confiance qu’il fait à son éducateur.
  • Susciter en eux, avec adresse et humour, toutes leurs capacités et tout leur savoir, afin d’éveiller en eux l’intérêt pour tout ce qui constitue le patrimoine de l’humanité. Et n’oublions pas qu’une tête bien faite vaux mieux qu’une tête bien pleine.

L’EDUCATEUR VIATORIEN EST AUSSI UN PROMOTEUR DE LA CULTURE HUMAINE.

Notre époque se caractérise par un extraordinaire progrès des sciences et de la technique, qui affectent l’homme et la société dans tous leurs composants.

Nous l’avons déjà dit, le Père Querbes était pour une éducation intégrale qui lie inséparablement formation intellectuelle, formation humaine et formation chrétienne.

Ainsi l’éducateur viatorien doit aider les apprenants à découvrir les valeurs humaines et à initier chez les élèves le dialogue entre la culture et la foi. L’éducateur viatorien doit apporter aux élèves les éléments dont ils ont besoin pour connaître et reconnaître, de façon critique, leur propre identité culturelle et accepter et respecter celle des autres.

L’immobilisme paralyse tout désir de grandir, de se réaliser. La formation permanente doit être donc un souci majeur dans la vie de l’éducateur viatorien. Sans oublier qu’on fait plus de bien par ce qu’on est ou par ce qu’on fait, que par ce qu’on dit.